Article Psychothérapie  

Peter F. Schmid

Défis pour l’Approche centrée sur la personne au commencement du 21ème siècle d’un point de vue dialogique et éthique

lecture conférence « Le Centenaire de Carl Rogers. Actualité de son message personnaliste », Paris, janvier 27, 2002

version revue publié dans: Carriérologie. Revue Francophone Internationale, Canada, 2003

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Vue d'ensemble

1. La « personne » et la « rencontre »
    Le défi de l’ACP en psychothérapie

     1.1 La personne : « Sub-sistance » et « ek-sistence » : autonomie et solidarité
    
1.2 La rencontre :
Le face à face et l’importance d’ « être contre »

2.  La « presence »
    Les conditions de base d’un point de vue dialogique

     2.1  Etre authentique : La personne en tant que son propre auteur
   
2.2  Reconnaître : l’art de répondre

      2.3  Comprendre : s’ attendre à l’inattendu

3. De connaître à reconnaître
   
Le changement de paradigme épistémologique de C. Rogers

4. La demande de réponse
   
La psychothérapie en tant qu’entreprise éthique

 

Text en anglais 

Texte français bientôt

Critiques

  Peter Schmid ne fut pas moins remarquable [que B. thorne]. Les difficultés de perception de son discours m’ont distraite puis un peu endormie et je le regrette car ce cours de philosophie de l’Etre et de la rencontre m’a passionnée.
Mes études de philosophie idéaliste d’abord puis réaliste m’avaient offert des visions de la personne diamétralement opposées :
L’une disait : « la personne est relation », c’est à dire que c’est la relation qui crée la personne, s’il n’y a pas de relation, il n’y a pas de personne.
L’autre disait : « La personne est une substance qui existe pour elle-même », vision individualiste de l’Etre.
J’ai été heureuse d’entendre de la bouche de Peter Schmid que la personne était d’abord
« substance » puis « existence » c’est à dire à la fois être individuel et être en relation et de découvrir que c’était la vision de Carl Rogers. Il n’y a pas de dialectique mais une symbiose. Cette notion philosophique de la personne satisfait pleinement mon intelligence.

J’ai découvert sur Internet un article de Peter Schmid intitulé « La conception de la personne et ses implications pour l'amélioration et le développement personnel. »

Peter Schmid a comme renforcé et prolongé les propos de Brian Thorne en développant la notion de personne ». Cette notion ne concerne pas seulement le client mais le thérapeute qui n’est absolument pas neutre dans l’approche rogérienne mail lui aussi fondamentalement Autre, et parce qu’il est Autre, c’est à dire en quelque sorte un « contraire », la personne du client peut se découvrir, se développer puor devenir personnalité, en se posant en face à face. D’où l’insistance de nos deux intervenant sur l’expérience de vie, condition nécessaire pour être thérapeute rogérien.
En effet celui-ci n’a aucun outil en mains, sinon lui-même.
Pascale Girault, Mouvance Rogérienne 2 (2002) 19

 

1902 - 2002: Centenaire de la naissance de Carl Rogers
Les 26 et 27 janvier 2002, nous avons vécu deux journées de « célébration », de rencontre, de réflexion et de recherche, organisées par le « collectif rogérien » à Paris.
Dans toute cette richesse, j’ai été particulièrement intéressée et interpellée par l’intervention de Peter Schmid (professeur-docteur, psychothérapeute et formateur, président de la « world association for person-centered and experiential psychotherapy and counseling », a collaboré avec Carl Rogers dans les années 80) et plus précisément, par certaines de ses affirmations qui formulaient avec une claire cohérence théorique, certaines interrogations et intuitions qui naviguaient déjà en moi.


Voici, bien tardivement, quelques réactions libres et toutes subjectives.
L’Approche Centrée sur la Personne, fût, au temps de sa création, une révolution. Carl Rogers avait introduit ce terme de « révolution tranquille » pour indiquer la puissance de transformation qu’elle contenait: transformation des personnes, des organisations, des groupes et de la société.
Est-ce que l’Approche Centrée sur la Personne a encore, pour nous aujourd’hui, cette force révolutionnaire ?
Cette force, pour moi, pourrait se résumer en quelques mots:
« being a person – becoming a person » - « être une personne – devenir une personne »
Devenir, au cours d’un processus d’évolution, la personne que je suis réellement, m’approcher de plus en plus de la vérité de mon être jusqu'à devenir une personne fonctionnant pleinement, « a fully fonctionning person ».
La psychothérapie engendre ce processus de développement qui aboutit, à son terme « idéal», à une personne fonctionnant pleinement, en toute fluidité et toute réalité.
C’est un processus de développement de l’individualité, et il a bien correspondu à cette étape de notre civilisation où l’accent était mis sur la valeur de l’individu. Peut-être, en revanche, n’a t-on pas suffisamment mis l’accent sur les éléments « communautaires » déjà présents chez Rogers.
• ce développement individuel a lieu dans un processus thérapeutique dont l’efficacité est le climat relationnel. C’est dans une relation que la personne se développe; le terreau dans lequel elle plonge ses racines est la nourriture de la rencontre. C’est une rencontre humaine qui possède ce pouvoir de croissance et de guérison. ( bien sûr , cette rencontre nécessaire à l’être humain n’appartient pas exclusivement à la psychothérapie, mais se vit dans les relations familiales, amicales, sociales etc…bien que plus rarement et plus difficilement)
• l’individu qui découvre sa liberté dans son authenticité profonde, ne le fait pas de manière chaotique, même s’il passe par des moments de chaos. Le processus est directionnel, et une caractéristique de cette direction est l’orientation sociale qui amène à développer, enrichir et approfondir les relations.
• Et dans le prolongement, j’en arrive à cette phrase qui indique si bien un sens, sinon un aboutissement: « ce qui est le plus personnel est aussi le plus universel ». Il y a quelque chose de commun – c’est pourquoi j’ai employé le terme « communautaire » - qui relie les êtres humains, quelque chose qui fait qu’en allant au bout de l’originalité la plus subjective, on s’ouvre de faon naturelle, à l’universalité de l’âme humaine.


Alors il est temps d’amorcer une autre révolution à laquelle je me suis sentie invitée en écoutant Peter Schmid, une révolution qui nous tire hors de notre conception individualiste de l’être humain, et nous ouvre à une conception universelle et communautaire.
Peter Schmid nous a rappelé ces deux philosophes qui ont, chacun à sa manière, attiré l’attention sur la rencontre:
Buber a souligné l’importance d’une relation totalement réciproque entre un « JE » existant pleinement et un « TU » existant pleinement, chacun en tant que SUJET. La relation est alors une rencontre Face à Face - meeting face to face – où chacun peut être rencontré, « contré » par l’autre (being counter).
Paul Tillich souligne l’importance de la résistance de l’autre. On pourrait dire aussi: authenticité, congruence, poids…La personne émerge de la résistance dans la rencontre avec l’autre. L’individu se découvre à travers la résistance. A ce point de la relation, s’il ne veut ni se détruire ni détruire l’autre, il doit entrer en communauté avec l’autre personne.
C’est une réalité que l’on peut expérimenter jusque dans le physique, à partir d’exercices simples comme, par exemple, celui du « bâton »:

« l’exercice du bâton » est un support qui nous aide à expérimenter l’écoute quand celle-ci s’inscrit dans le corps: il s’agit d’évoluer à deux, en silence, en tenant chacun le bout d’un bâton à l’aide d’un doigt. Ni jeu, ni danse, l’exercice est une invitation à explorer une position dans la relation. Est-ce que je dirige ? Est-ce que je suis mon partenaire ? Suis-je à l’écoute de moi-même ou de l’autre ? Comment nous rencontrons-nous ? Est-ce que je peux laisser le bâton me guider ? -

C’est aussi une réalité que l’on retrouve dans certaines situations de médiation, lorsque l’opposition arguments contre arguments, aboutit à un blocage, et qu’il faut passer pour en sortir, à une troisième solution.
L’on peut également se référer au « tiers inclus » de la théorie de la complexité (Edgar Morin): le passage au troisième ouvre à une autre dimension et sort de l’enfermement de la dualité.

Nous pourrions, au cours de cette seconde révolution, mettre l’accent sur le fait qu’être une personne, c’est se communiquer au delà de l’identification qui nous réduirait à l’autre, et au delà de l’objectivation qui réduirait l’autre à un objet, se communiquer dans une attitude où l’altérité de l’autre serait appréciée comme un appui.
Nous pourrions développer la conscience de l’inter-connection et de l’interdépendance, non pas dépendance, mais inter-dépendance entre des individualités intégrées et fonctionnant pleinement.
Cette inter-connection, solidarité, responsabilité, nous mènerait à une conscience plus grande de la dimension d’humanité en lien avec l’univers.
Josette Lesieur, Mouvance Rogérienne 2 (2002) 20f

 

Ich möchte mich herzlich bedanken für deine Vorlesung in Paris. Ich war davon sehr begeistert. Ich fand  diese Rückkehr zur philosophischen Grundlage der Person zentrierten Psychotherapie sehr interessant. Es sagt mir auch dass die Theorie sehr wichtig ist, und dass ich darüber mehr lernen muss. Was ich so wunderbar fand, ist, dass du die Theorie so lebendig machen kannst.
Christophe Appourchaux, janvier 2002

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